AVIGNON OFF 2017 « LE QUATRIÈME MUR »
LE QUATRIEME MUR : seul en scène, Julien Bleitrach questionne la place du théâtre en temps de guerre
La guerre est folie. La paix doit l’être aussi.
Tu vas monter Antigone à Beyrouth, Georges.
Seul en scène, le comédien Julien Bleitrach joue pour la première fois ‘Le Quatrième Mur’, adapté du roman de Sorj Chalandon (Grand reporter et écrivain français), publié en 2013 et lauréat du prix Goncourt des Lycéens. Une histoire sublime et déroutante sur une tentative qui donne le vertige – monter Antigone d’Anouilh en pleine guerre du Liban. Une tragédie, une utopie, une folie, avec une question en ligne de mire. Lorsqu’un pays est le théâtre d’une guerre civile débridée, est-il possible d’y apposer sa propre mise en scène ? La tragédie sublimée par la scène, comme un ultime espoir accordé à la vie ?
Puisque la guerre est folie, la paix doit l’être aussi. Il faut proposer l’inconcevable. Monter Antigone d’Anouilh à Beyrouth en pleine guerre du Liban. Voler deux heures au conflit, en faisant jouer sur la ligne de démarcation un fils ou une fille de chaque camp. Pour tenir cette promesse insensée faite à son meilleur ami, Georges part main tendue à la paix, avant que la guerre ne lui offre brutalement la sienne.
Le Quatrième Mur m’a bouleversé. L’écriture de Sorj Chalandon est droite, rapide, poétique. Il magnifie les relations entre les hommes, l’anodin de nos vies, la violence et l’horreur de la guerre. Son histoire est pleine d’humanité. – Julien Bleitrach
L’adaptation sur scène de Julien Bleitrach prend comme point de départ, ce retour de Georges du Liban auprès de son ami Samuel, mourant à Paris. Il le rejoint. Il lui raconte. Et comme il aime le théâtre, il rejoue aussi. Il se plonge à corps perdu jusqu’à revivre ces souvenirs magnifiques, bouleversants, terrifiants. La scénographie épurée, une chaise et un tabouret en formica, renvoi à la sobriété d’une chambre d’hôpital des années 80. Un lieu simple pour une situation réaliste entre souvenirs et confidences partagées avec un ami au crépuscule de sa vie.
Est-il, pour autant, tout à fait revenu ? La scène du théâtre, au-delà du quatrième mur, est également un espace mental dans lequel Georges, interprété par Julien Bleitrach, se souvient, se débat et se perd. Georges est rentré avec son sac de baroudeur, le projet d’affiche pour la pièce, cinq laissez-passer encore rangés dans les poches de sa veste. Autant de preuves pour le spectateur comme pour lui que ce qu’il raconte n’est pas une fiction. Lorsque la gêne s’installe ou lorsque les émotions sont à fleur de peau, Georges se rattrape à cette matière dont sont faits les souvenirs. Il a également ramené des enregistrements sonores de ses répétitions. Un vieux lecteur portatif de bandes magnétiques UHER entre les mains, il les faits écouter à son ami Sam, qui à cet instant se confond avec le public. Ici les mots de Chalandon répondent à ceux de la pièce d’Anouilh.
Sorj Chalandon (Grand reporter et écrivain)
Sorj Chalandon est né en 1952 à Tunis en Tunisie. Georges – de son vrai prénom – passe son enfance à Lyon entouré de son frère, de sa mère et de son père, atteint de paranoïa et qui enferme sa famille dans la peur et la folie. Georges développe très rapidement un goût pour l’écriture. À partir de 1973, il exerce la profession de journaliste au sein du quotidien français Libération.
Reconnu pour ses reportages sur l’Irlande du Nord et le procès de Klaus Barbie, Sorj Chalandon est récompensé en 1988 par le prix Albert-Londres qui salue les grands reporters de presse écrite. À la fin de sa carrière dans ce journal – qu’il quitte définitivement après 30 ans de collaboration –, il écrit son premier roman, Le Petit Bonzi, publié en 2005.
Sorj Chalandon poursuit sa carrière littéraire en sortant l’année suivante Une promesse, qui remporte le prestigieux prix Médicis. Tout en participant à la création de scénarii pour la série télévisée française Reporters, il publie ensuite Mon traître, La Légende de nos pères et Retour à Killybegs (Grand prix du roman de l’Académie française). Le Quatrième Mur a été récompensé par le prix Goncourt des lycéens. En 2015, Sorj Chalandon publie Profession du père.
Julien Bleitrach (Metteur en scène et comédien)
Formé à l’Ecole du Théâtre National de Chaillot, il participe, en 2006 avec Cécile Guérin, à la création de La Compagnie Gérard Gérard, collectif tout terrain qui joue partout en France différentes créations comme Roméo et Juliette Bricolage, Coup(s) de Foudre, Le chant du diredire, Les Fantoches,…
Mises en scène et interprétations : La tragique et lamentable histoire de Pyrame et Thisbé (2009) ; Un obus dans le cœur de Wajdi Mouawad (2011) ; Etat(s) Sœur (2013) de et avec Pierre Pirol et Finally, de Stephen Belber avec Yano Iatridès, comédienne et danseuse, et Hervé Le Goff, danseur de claquettes ; scène Fugue Nocturne (2015) de la Compagnie Ijika, spectacle jeune public alliant cirque, capoeira, théâtre, danse, musique ; Surmâle(S) (2016).
En 2015, il crée la compagnie L’Autre Monde, avec laquelle il reprend Un obus dans le cœur, puis adapte en 2017 Le quatrième mur de Sorj Chalandon.
LE QUATRIEME MUR
FESTIVAL AVIGNON OFF – 15h15
Théâtre des 3 Soleils
Du 7 au 30 juillet 2017
Relâches les 11, 18 et 25 juillet / Durée : 1h15
A partir de 14 ans / Tarif plein : 17€, Tarif abonné : 12€
4, Rue Buffon, 84000 Avignon I Réservation public : 04 90 88 27 33
Mise en scène : Julien Bleitrach, Cyril Manetta
Interprétation : Julien Bleitrach
Auteur : Sorj Chalandon
Adaptation : Marc Baudin, Julien Bleitrach
Création lumière : Cyril Manetta
Création sonore : Mikael Filler, Johan Lescure
Conception graphique : Rosalie Lonçin, Stella Rebouh
Regard extérieur : Muriel Sapinho
Administration, aide artistique : Elodie Ferrer
Diffusion et développement artistique : Camille Bard
Contact Presse I Pierre Maurel I 06 29 48 65 10 I pierre@agenceprp.com
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